La retraite, telle que nous la connaissons depuis les dernières décennies, repose sur une logique dichotomique : tout ou rien. Nous travaillons sans relâche pendant des décennies, pour ensuite, à un moment donné, généralement à 65 ans, stopper toutes nos activités. Mais qu’est-ce qui se passe réellement à ce moment précis?
Nous arrêtons brusquement notre contribution professionnelle, souvent en emportant avec nous une panoplie de connaissances tacites, qui sont souvent non documentées. Une bonne partie du savoir et des compétences accumulés au fil des ans disparaissent soudainement des organisations, créant des vides pouvant être difficiles à combler.
Avec le vieillissement de la population, ce phénomène devient de plus en plus problématique. Des individus avec des décennies d’expérience partent sans avoir eu l’occasion de transférer pleinement leur savoir (on ne sait pas ce qu’on sait). Alors, pourquoi ne pas envisager une approche différente au lieu de tracer une ligne dans le sable à 65 ans? Pourquoi ne pas envisager une transition professionnelle progressive qui permettrait non seulement de réduire graduellement les activités professionnelles, mais aussi de rester actif et de contribuer à la société de manière différente en vieillissant?
Intégrer une notion de retraite progressive pourrait permettre aux gens de profiter de plus de temps personnel plus tôt dans leur vie, tout en leur donnant la possibilité de rester plus longtemps sur le marché du travail. Cela pourrait les aider à rester actifs physiquement, mentalement, et à maintenir un cercle social diversifié. Un tel modèle ne se concentre pas seulement sur le travail; il promeut un équilibre qui soutient le bien-être à long terme et la santé globale.
Ce modèle de retraite progressive pourrait non seulement permettre aux individus de bénéficier de plus de temps libre tout en restant actifs, mais aussi aux organisations de mieux gérer les transitions et de conserver des connaissances essentielles. Je suis convaincu qu’il est crucial, dans les années à venir, de repenser la retraite, ou du moins de trouver un nouveau terme pour décrire ce changement progressif de nos activités.