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Par Seb Hémond
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Nexus
Dans les dernières semaines, j’ai fait la lecture du livre “Nexus” de Yuval Noah Harari et j’avais envie de vous partager un résumé de ce qui en ressort pour moi, saupoudré de certaines de mes opinions.
L’IA est devenue incroyablement efficace pour optimiser ou augmenter certaines de nos tâches, et ce n’est que le début. Elle peut détecter nos émotions mieux que d’autres humains, analyser des milliers, même des millions, de facteurs pour prendre des décisions et influencer même nos comportements en poussant certains contenus sur nos fils d’actualité (certains verront ce texte et d’autres jamais). D’un point de vue purement technologique, ces avancées demeurent très impressionnantes.
Cependant, cette optimisation a un revers. Les algorithmes, s’ils ne sont pas correctement alignés avec nos valeurs, peuvent développer des biais ou prendre des raccourcis souvent inattendus. Par exemple, ils peuvent favoriser des contenus extrêmes pour maximiser l’engagement ou manipuler nos décisions sans que nous en soyons conscients. Cette capacité de l’IA à générer massivement du contenu faux ou trompeur représente une menace directe pour notre démocratie. Il est également intrigant de voir comment les histoires, qu’elles soient véhiculées par la religion, les médias ou désormais l’IA, façonnent nos perceptions du monde. La répétition d’une information, même fausse, peut finir par devenir une “vérité” acceptée par beaucoup (Ahem: Trump).
La question se pose alors. Qui contrôle réellement ces données et ces algorithmes qui influencent tant nos vies? Est-ce vraiment une ou plusieurs personnes? Est-ce déjà des agents de l’IA? La centralisation du pouvoir entre les mains de quelques entités technologiques pose des questions cruciales sur la souveraineté et l’autonomie des individus.
La surveillance massive rendue possible par le croisement des données, des caméras aux passeports en passant par nos interactions en ligne, soulève des préoccupations éthiques majeures. Sommes-nous en train de sacrifier notre liberté et notre vie privée en échange de l’efficacité et de la commodité?
Les algorithmes pourraient, dans un futur proche, repérer des patterns que nous, humains, ne pourrions jamais percevoir, comme un lien potentiel entre le pourcentage moyen de charge de la batterie de votre téléphone et votre éligibilité à un prêt bancaire.
Donc, comment trouver un équilibre? Comment tirer parti des immenses bénéfices de l’IA tout en préservant notre humanité et notre autonomie? Je crois fermement que la clé réside dans la transparence, la régulation éthique et une réflexion collective sur la direction que nous souhaitons prendre. Il sera impératif de renforcer l’éducation et la prévention en la matière, afin de favoriser une adoption saine de ces technologies.
Quoi qu’il arrive, il faudra être prudent. Comme le suggère Yuval Noah Harari, nous devons maintenant considérer l’intelligence artificielle comme une forme d’Alien Intelligence.
L’omniprésence des gens commence à royalement m’exaspérer!
L’omniprésence des gens commence à royalement m’exaspérer!
Depuis les dernières semaines, lors de colloques, d’événements de réseautage, ou même dans les transports en commun, j’ai observé que beaucoup de personnes sont physiquement présentes, mais mentalement ailleurs. Ils sont là, devant nous, mais leur attention est absorbée par leurs écrans.
Dans certains contextes, je comprends totalement le besoin de se divertir ou de gérer une urgence. Mais lorsque nous assistons à une conférence et que, pendant TOUTE la présentation, certains répondent à des courriels ou consultent les réseaux sociaux, je me demande : pourquoi être là si l’on n’est pas réellement présent? Just get out!
Ce comportement s’observe aussi lors de discussions en face à face. Le phénomène du “phubbing” (de l’anglais “phone snubbing”) décrit cette habitude de privilégier son appareil à l’échange avec la personne qui est physiquement devant nous. Même lors d’appels vidéo, il est courant que l’attention soit ailleurs, le fameux multitasking qui prend le dessus. Même si c’est prouvé scientifiquement à maintes reprises que le cerveau humain est pourri en la matière, au détriment des personnes que nous avons devant nous.
Je trouve cela préoccupant que nous plongions dans le monde virtuel au détriment du réel, en présence d’autres humains. Quel impact cela aura-t-il à long terme sur nos relations et notre capacité à communiquer authentiquement?
Mon désir de lancer un centre de détox technologique me chatouille de plus en plus…
The Expectation Effect
On entend beaucoup parler du “mindset” ou de la manière dont nos pensées peuvent influencer notre vie. Je viens de terminer la lecture du livre “The Expectation Effect” et c’est fascinant de voir l’effet que nos pensées peuvent avoir sur une multitude d’aspects. Ce qui est doublement intéressant avec ce livre, c’est qu’il nous cite des expériences scientifiques avec des données probantes.
Nos pensées peuvent influencer nos résultats professionnels, notre manière de gérer le stress, et même jusqu’à notre façon de métaboliser les aliments et notre longévité. Il est donc visiblement important de prêter attention à la manière dont nous générons des pensées négatives. Prenons l’exemple de l’effet nocebo (l’inverse du placebo): nos attentes négatives peuvent provoquer de réels effets secondaires, comme c’est parfois le cas avec, par exemple, les médicaments.
À l’inverse, nous connaissons tous l’effet placebo, où une attitude positive peut entraîner des résultats bénéfiques, même en l’absence de traitement réellement actif en tant que tel, d’où l’importance des groupes contrôles dans les études. C’est impressionnant de constater l’impact que notre esprit peut avoir autant sur notre corps, notre esprit et notre environnement.
Dans le monde professionnel, c’est tout aussi pertinent. La manière dont nous percevons nos collègues peut influencer leur performance, leur carrière, et même nos propres réactions envers eux. Nos attentes peuvent devenir une réalité, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire. Il est donc important en tant que leader d’être sensibilisé à ce genre de comportement.
Si ma publication pique votre curiosité, je vous invite à faire cette lecture, qui saura probablement modifier votre façon de voir certains aspects de votre propre vie.
Une nouvelle vision de la santé
La semaine dernière, j’ai eu la chance d’assister au colloque sur une nouvelle vision de la santé. Plusieurs initiatives y ont été annoncées, notamment le lancement du Consortium québécois d’innovation en santé préventive pour la réduction de la maladie et la création d’une nouvelle faculté des sciences de la santé à l’UQAM.
Je suis ressorti de cet événement mitigé. D’une part, c’est extrêmement positif de voir autant d’efforts consacrés à la prévention et à l’amélioration de la santé publique. D’autre part, les données présentées sont assez alarmantes. Le budget de la santé est passé de 45 à 60 milliards de dollars en seulement quatre ans! Sur ces 60 milliards, 9 milliards sont attribuables aux enjeux liés à l’alcool, à l’obésité et au tabagisme. Cela signifie que 15% du budget pourrait être grandement réduit par des changements de comportement.
Un autre constat préoccupant est que d’ici 2031, 24% des Québécois seront âgés de plus de 65 ans. Notre espérance de vie continue d’augmenter, mais celle en santé stagne. Nous savons désormais que l’indicateur numéro un d’une espérance de vie en santé est lié à la masse musculaire des individus. Un changement de comportement pourrait donc ici aussi faire une réelle différence.
Enfin, j’ai remarqué que tous les intervenants partagent un point commun: ils réalisent des avancées impressionnantes, mais souffrent d’un manque de mise en commun de leurs efforts et de leurs découvertes. La collaboration pourrait être la clé pour accélérer les progrès, d’où le lancement de ces initiatives.
Bref, c’est très encourageant de voir ces enjeux pris au sérieux (peut-être un peu tardivement). Chose certaine, il faudra définitivement se servir de la technologie pour nous épauler dans ces méta-analyses et ainsi drastiquement augmenter les budgets de communication et de formation. La santé est certainement une responsabilité de l’État, mais elle est avant tout celle de chacun d’entre nous.
Le nano-management
Une tendance émerge sur le marché depuis quelques années: la montée de ce qu’on appelle le nano-management. Grâce à des outils de surveillance tels que les caméras, le suivi des comportements et, bien entendu, l’intelligence artificielle, il est maintenant possible d’atteindre un niveau d’optimisation humaine inégalé. Dans certains emplois, chaque tâche est scrutée et mesurée avec une précision chirurgicale, ne laissant aucune place à la moindre déviation, à des “fausses pauses” ou des discussions entre collègues. D’un point de vue purement technologique et en termes de rentabilité, c’est impressionnant. L’intégration de l’IA dans la gestion de la performance humaine repousse les limites du rendement extrême. En tant que fan d’optimisation, je dois dire sur ce point: chapeau!
Mais d’un autre côté, si nous en sommes à surveiller chaque micro-mouvement, il est légitime de se demander: sommes-nous arrivés à une “robocopisation” des individus? Ne devrions-nous pas envisager que ces tâches répétitives et hyper-surveillées soient réalisées par des robots ou des humanoïdes? Finalement, n’est-ce pas une forme de robotisation de l’humain, le privant de toute liberté d’action dans ses tâches?
C’est là que je suis moins enthousiaste; cette approche devient clairement aliénante pour ces personnes. Peut-être est-il temps de repenser cette logique et de se demander si ces tâches, qui n’apportent plus de véritable valeur ajoutée, ne devraient pas être automatisées. Cela permettrait de redéployer les humains vers des postes plus significatifs, engageants et avec une plus grande valeur ajoutée.
Au final, comme lors de chaque révolution industrielle, nous sommes peut-être à l’aube d’une nouvelle ère. J’ose croire qu’un équilibre s’établira naturellement dans les années à venir.
Mourir en santé
Depuis quelques semaines, j’observe un certain “monsieur” au gym… Mes connaissances en entraînement me laissent penser que, vu sa forme impeccable et les charges qu’il soulève, il s’entraîne depuis plusieurs années et sait exactement ce qu’il fait.
Cette semaine, je le croise dans le vestiaire, en train de manger sa banane après son entraînement. Je profite de ce moment pour lui dire: “Je ne sais pas quel âge vous avez, mais c’est impressionnant de vous voir vous entraîner aussi intensément.” Et lui, de me répondre fièrement: “J’ai 80 ans, vous savez, moi je veux mourir en santé.”
“Je veux mourir en santé.” Quelle belle phrase! Ce monsieur, sans le savoir, m’a vraiment ébranlé (positivement). Il m’a conscientisé encore plus sur l’importance de la prévention en santé, plutôt que de simplement “patcher” les choses avec des pilules ou des soins. Je crois sincèrement que nous devons changer notre mindset et adopter une approche préventive pour vivre mieux, plus longtemps, et, comme il le dit si bien, mourir en santé.
Ce que j’entends par là, c’est d’éviter ces dernières années de survie pénible. À quoi bon survivre si le déclin est long et agonisant? Que le déclin, quand il viendra, soit rapide et franc. Ne pas s’épuiser dans une lente agonie, mais de plutôt vivre pleinement, en forme, jusqu’à la fin.
Je vous souhaite donc de “mourir en santé”.
Le concept actuel de retraite est brisé!
La retraite, telle que nous la connaissons depuis les dernières décennies, repose sur une logique dichotomique : tout ou rien. Nous travaillons sans relâche pendant des décennies, pour ensuite, à un moment donné, généralement à 65 ans, stopper toutes nos activités. Mais qu’est-ce qui se passe réellement à ce moment précis?
Nous arrêtons brusquement notre contribution professionnelle, souvent en emportant avec nous une panoplie de connaissances tacites, qui sont souvent non documentées. Une bonne partie du savoir et des compétences accumulés au fil des ans disparaissent soudainement des organisations, créant des vides pouvant être difficiles à combler.
Avec le vieillissement de la population, ce phénomène devient de plus en plus problématique. Des individus avec des décennies d’expérience partent sans avoir eu l’occasion de transférer pleinement leur savoir (on ne sait pas ce qu’on sait). Alors, pourquoi ne pas envisager une approche différente au lieu de tracer une ligne dans le sable à 65 ans? Pourquoi ne pas envisager une transition professionnelle progressive qui permettrait non seulement de réduire graduellement les activités professionnelles, mais aussi de rester actif et de contribuer à la société de manière différente en vieillissant?
Intégrer une notion de retraite progressive pourrait permettre aux gens de profiter de plus de temps personnel plus tôt dans leur vie, tout en leur donnant la possibilité de rester plus longtemps sur le marché du travail. Cela pourrait les aider à rester actifs physiquement, mentalement, et à maintenir un cercle social diversifié. Un tel modèle ne se concentre pas seulement sur le travail; il promeut un équilibre qui soutient le bien-être à long terme et la santé globale.
Ce modèle de retraite progressive pourrait non seulement permettre aux individus de bénéficier de plus de temps libre tout en restant actifs, mais aussi aux organisations de mieux gérer les transitions et de conserver des connaissances essentielles. Je suis convaincu qu’il est crucial, dans les années à venir, de repenser la retraite, ou du moins de trouver un nouveau terme pour décrire ce changement progressif de nos activités.
Se lever tôt?
À travers toutes mes lectures, vidéos et podcasts sur la productivité, un thème récurrent émerge : l’importance de posséder une routine bien établie. Les personnes avec le plus de succès, quel que soit leur domaine, se distinguent par leur discipline et leur capacité à passer à l’action. On met souvent l’accent sur l’heure du réveil, comme si se lever tôt était la clé du succès.
Cependant, ce que j’en retiens c’est que le succès ne dépend pas nécessairement de se lever à 4h ou 5h du matin. Le véritable point commun entre ces personnes est qu’elles s’accordent un moment dédié, sans interruption, chaque jour. Ce temps précieux est consacré à des activités professionnelles ou personnelles: lecture, jogging, méditation, temps de focus ou simplement savourer son café en silence.
L’essentiel est de découvrir le moment qui TE correspond le mieux. C’est un cadeau que tu te fais à toi-même. La période du matin revient fréquemment, car c’est souvent un moment où l’énergie est au rendez-vous et souvent où les maisonnées sont encore endormis.
Au final, que ce soit le matin, le midi, le soir ou la nuit, l’important est de trouver TON moment, d’en profiter pleinement et surtout de respecter ton propre rythme circadien.
Et toi es-tu plus team matin ou soir?
Remote Not Distant
Je suis en pleine lecture de “Remote Not Distant”. Je suis heureux de constater que j’ai eu la chance de collaborer avec des organisations avant-gardistes en matière de culture de travail à distance. Ce livre rassemble plusieurs grandes idées et principes qui méritent d’être pollinisés dans plus d’entreprises.
Une chose est certaine : de nombreuses personnes dans les grandes organisations, qui insistent depuis les derniers mois pour ramener les employés au bureau sans raison valable, devraient lire ce livre. L’imposition d’un retour fréquent au bureau, souvent pour des raisons politiques ou par méfiance, n’est pas la solution. Imposer une présence systématique est peut-être la solution la plus simple, mais certainement pas la meilleure.
J’ai toujours proclamé que certaines activités d’équipe ont une plus grande valeur en personne. Il est crucial de cibler les événements et les rencontres à forte valeur ajoutée, afin que tous les participants en perçoivent réellement le bénéfice. Cela permet d’instaurer un rythme organique, dicté par les besoins et les envies des équipes elles-mêmes, et non pas imposé par la direction. Cependant, cela demande de l’énergie, du temps, de la planification et une réelle écoute de ses gens.
Et vous comment se passe votre “retour” au bureau?